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Erwan Le Roux : « Tous les espoirs sont permis »
Alors qu’ils attaquent leur neuvième jour de mer et entament le dernier tiers du parcours de la 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Erwan Le Roux et ses rivaux de la classe Ocean Fifty ne sont toujours pas lancés plein gaz sur l’autoroute des alizés comme ils pouvaient l’espérer à ce stade de la course. Au sud de l’anticyclone des Açores, les conditions demeurent très instables, en force mais aussi et surtout en direction. Dans ce contexte, peu de répit, d’autant que le match est particulièrement serré entre les trois leaders. Seuls 44 milles les séparent ce jeudi. Il va sans dire que les dernières longueurs en direction de Pointe-à-Pitre s’annoncent sous haute-tension et que rien n’est encore écrit, même si le podium semble, lui, commencer à se dessiner. En résumé : le skipper de Koesio est toujours en mesure de réaliser le doublé !
« Il y a pas mal d’instabilité. La première partie de la nuit dernière, notamment, a été un peu compliquée. Il a fallu rester dessus en permanence car il y avait des bascules jusqu’à 40°. Ça s’est amélioré aux environs de 2 heures. J’ai essayé de dormir dans la foulée mais je n’ai pas réussi tout de suite. En revanche, je suis parvenu à faire une bonne sieste de deux heures en début de matinée et ça m’a fait beaucoup de bien », a commenté Erwan Le Roux qui poursuit actuellement sa route, propulsé par un flux de secteur est nord-est soufflant entre 15 et 20 nœuds. « Erwan et les autres sont toujours en train de contourner l’anticyclone des Açores qui est se présente de manière assez inhabituelle puisqu’au lieu d’être rond, il est de forme plutôt plate. Cela fait de lui une grande barrière à travers l’Atlantique et va obliger les marins de la classe Ocean Fifty à tirer des bords plein vent arrière pendant encore au moins 36 heures », analyse Yann Eliès, en charge de la cellule routage et performance du team, au côté de Jean-Yves Bernot. « Le jeu du moment est assez fin. Il faut ajuster au mieux la trajectoire et jouer subtilement avec les grains et les oscillations du vent », a commenté le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro qui a opté, avec Erwan, pour une route un peu « nord », relativement identique à celle de Quentin Vlamynck, Sébastien Rogues et Armel Tripon quand Éric Péron, lui, a préféré continuer un peu plus au « sud » avec, certes, la possibilité de bénéficier de davantage de pression, mais aussi le risque de s’enfermer dans une mauvaise bascule.
Un match très serré
« En choisissant d’aller un peu nord, on savait qu’il allait valoir faire preuve d’un peu de patience mais avec la perspective de terminer la course dans des conditions plus favorables, c’est-à-dire un peu comme les Ultim 32/23, sur un bord un peu tout droit », détaille Yann qui n’exclut cependant pas quelques complications sur la route. « On sait bien que les choses sont, dans la réalité, bien moins lisses qu’il n’y parait sur les fichiers météo. Il va y avoir des grains et diverses petites choses susceptibles de jouer avec nos nerfs. Il ne va pas falloir s’endormir », a ajouté le marin. « Le jeu est serré », a confirmé Erwan de son côté. « Vu le contexte, mieux vaut être le chasseur que le chassé même si, il faut le reconnaitre, Arkema se trouve dans une bonne position. Il n’a toutefois qu’une quarantaine de milles d’avance et sur nos bateaux, ce n’est pas grand-chose. Ça ne représente que deux heures et demie », a détaillé le skipper Koesio. « Le moindre problème ou petite défaillance peut tout chambouler. Le but, aujourd’hui, c’est clairement de se rapprocher de Quentin et d’essayer de le doubler. Ça ne va pas être simple mais tous les espoirs sont permis. Je ne lâche rien. Le copain de Primonial non plus. Il veut se mêler à la bagarre lui aussi. Peut-être que le podium est là. Dans tous les cas, il va y avoir une belle bagarre jusqu’au bout », a promis le navigateur trinitain dont l’arrivée à Pointe-à-Pitre est envisagée ce dimanche 20 novembre à la mi-journée (heure de Paris). A quelle place ? Les pronostics sont ouverts !