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ERWAN LE ROUX – XAVIER MACAIRE – TRANSAT JACQUES VABRE
Sommaire :
Portraits des skippers
Le parcours 2021 de la Transat Jacques Vabre
Flashback sur trois victoires Koesio, le dernier né de la classe Ocean Fifty
Un projet axé sur l’humain
Un nouveau partenaire, Koesio
ERWAN LE ROUX
Ces quinze dernières années Erwan Le Roux s’est construit un solide palmarès avec, notamment, un formidable succès sur la mythique Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 2014 et, en prime, le temps de de référence sur le parcours dans la catégorie des Multi50 (11 jours, 5 heures, 13 minutes et 55 secondes), toujours d’actualité à ce jour, mais aussi trois premières places sur le Tour de France à la Voile (en 2008, 2009 et 2014) et autant de victoires sur la Transat Jacques Vabre (2009, 2013 et 2015). Le Trinitain n’est pas seulement doté des capacités à piloter des bateaux extrêmes ou à gérer une équipe, il se démarque également en maîtrisant remarquablement les principales techniques d’optimisation de la performance. Des qualités qui font de lui un marin redoutable et redouté. « Sur cette Route du Café, la gagne est ce que l’on veut aller chercher. On ne part pas sur une course de ce type avec un tel bateau et un tel équipier avec pour seul but de monter sur le podium. C’est d’autant plus vrai que je n’étais pas présent lors de la dernière édition, en 2019, et que je reviens cette année avec beaucoup d’envie. Tous les ingrédients sont réunis pour que ça se passe au mieux, même si la concurrence s’annonce hyper relevée chez les Ocean Fifty, avec sept bateaux, tous capables de l’emporter ».
XAVIER MACAIRE
Champion de France élite de course au large en solitaire en 2015, vice-champion en 2019, et récent deuxième de la célèbre Solitaire du Figaro, Xavier Macaire, tout comme Erwan Le Roux, fait partie de ces marins discrets mais redoutablement efficaces. « C’est quelqu’un de très pointu, notamment sur le plan météo. Il est capable de rentrer dans le détail d’un routage ou d’un choix stratégique, mais surtout, c’est un marin complet avec lequel il est facile d’échanger », assure le skipper de Koesio. Tenace et déterminé, le Sablais compte, de fait, de nombreux atouts dans sa besace. A commencer par une solide expérience du large et de la régate au contact après dix années de confrontation au plus haut-niveau sur le circuit exigeant des Figaro Bénéteau, mais aussi de nombreuses expériences en IMOCA dont une participation à la Transat Jacques Vabre 2019. « Jusqu’ici, j’ai peu de pratique en multicoque », concède Xavier qui a toutefois appris vite et bien de ces machines à trois pattes ces derniers mois. « Les Ocean Fifty sont de vraies mobylettes, à la fois techniques et exigeantes. Un peu flippantes aussi car à bord il n’y pas ou peu le droit à l’erreur. On peut vite se faire dépasser par la machine et le chavirage est une sanction radicale. Il faut donc bien gérer tous les paramètres et être perpétuellement dans l’anticipation. C’est périlleux, mais aussi excitant et challengeant », assure le Vendéen dont l’objectif est naturellement d’accompagner Erwan vers un quatrième sacre sur l’épreuve.
LE PARCOURS
5 800 milles entre Le Havre et Fort de France via l’archipel brésilien de Fernando de Noronha : tel est le parcours réservé aux Ocean Fifty lors de cette 15e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Un tracé inédit, à la fois technique et piégeur, avec notamment deux passages dans le fameux Pot-au-Noir. « La portion entre le départ et les îles de Fernando est connue et sans véritables grandes surprises, avec les tempêtes de novembre et les premiers fronts à passer au plus vite pour trouver ensuite la porte des alizés, un jibe à caler sous l’anticyclone des Açores puis un long bord en bâbord amure jusqu’à l’entrée dans la zone de convergence intertropicale », explique Erwan Le Roux, bien conscient toutefois que la théorie demeure toujours bien moins complexe que la réalité, en particulier dans le célèbre Pot-au-Noir. « Lors de son passage, on peut jouer de malchance ou l’inverse. Tout est possible », détaille le Trinitain qui garde naturellement en tête sa mésaventure de l’édition 2017. « Alors qu’on cavalait en tête (avec Vincent Riou, ndlr) avec 150 milles d’avance à l’entrée de cette zone de marasme, on est ressorti avec 80 milles de retard sur Lalou Roucayrol et Alex Pella. Preuve que dans le Pot, les écarts peuvent se faire et se défaire en quelques heures seulement. Tout peut se jouer là. Après l’archipel de Fernando de Noronha ? C’est un peu la question. Normalement, en remontant le long de la côte nord-ouest du Brésil, l’on devrait avoir moins de mal à repasser le Pot-au-Noir. Il n’empêche qu’il ne s’agira pas d’un bord de tout droit pour finir. Il va y avoir de quoi jouer jusqu’au bout sur le plan stratégique, et l’on va aussi se retrouver sur la route des sargasses. Tout cela va rajouter encore un peu de piment à la recette de cette Transat Jacques Vabre qui n’en manquait déjà pas ! », termine Erwan qui devrait mettre entre 12 et 15 jours pour boucler le parcours.
Vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 2009 avec Frank-Yves Escoffier, en 2013 avec Yann Eliès puis en 2015 avec Giancarlo Pedote, Erwan Le Roux est, jusqu’alors, le seul marin avec Jean-Pierre Dick, à avoir remporté l’épreuve à trois reprises. Chacune de ces victoires revêt une saveur particulière, ainsi que l’évoque le skipper de Koesio :
2009 : « C’est un souvenir unique au côté d’un personnage, Frank-Yves Escoffier, et d’un sponsor tout aussi emblématique, Crêpes Wahou !. Notre arrivée au Costa Rica a été complètement dingue, avec un feu d’artifice absolument mémorable. Finalement, tout a été incroyable du début à la fin. Pour moi, c’est clairement le démarrage de toute l’histoire. C’est la naissance d’un bateau mais aussi de la Classe Ocean Fifty. »
2013 : « C’est l’aboutissement d’une saison totalement folle lors de laquelle, avec l’équipage de FenêtréA – Cardinal, on a absolument tout raflé. Elle reste très particulière pour moi. Ça a vraiment été quelque-chose de courir avec Yann Eliès, l’un des ténors de la course au large. J’ai beaucoup appris à ses côtés et c’est aussi cela qui m’a sans doute permis de gagner la Route du Rhum l’année suivante. En résumé, ça a non seulement été une rencontre avec un marin exceptionnel mais aussi une victoire très fondatrice, très précieuse dans mon apprentissage. »
2015 : « Ça a été la plus dure. Avec Giancarlo Pedote, on a eu une multitude de galères mais on est parvenu à aller au bout en faisant preuve de beaucoup d’abnégation. Ça a également été une belle rencontre avec un personnage incroyable lui aussi. Quand je vois ce qu’il a fait sur le Vendée Globe ensuite, je ne suis pas étonné. Comme moi, c’est un gros bosseur. Nous avions d’ailleurs énormément travaillé et navigué toute l’avant-saison. De ce fait, nous avons disputé la course avec un matériel un peu fatigué, ce qui a généré des problèmes à répétition, mais ça a assurément été une expérience forte»
2021 : « Un quatrième titre ? Franchement je n’y pense pas, ça ne hante pas mes nuits. Je ne fais pas la transat pour ça. Notre objectif premier avec Xavier reste d’arriver de l’autre côté. C’est le premier cap à franchir pour espérer gagner. »
LE DERNIER NÉ
Construit sous l’impulsion de Fabrice Cahierc et mis à l’eau en septembre 2020, le trimaran aujourd’hui nommé Koesio, est le dernier né de la classe Ocean Fifty. Dessiné par le cabinet VPLP et doté d’une structure en « K », il a participé à l’ensemble des courses du Pro Sailing Tour cette saison avant de subir un vaste chantier d’optimisation, l’été dernier, dans le but de gagner à la fois en confort, en sécurité mais aussi et surtout en performance. « Nous avons réalisé en l’espace d’un mois ce que l’on fait normalement en trois. Le travail a été intense et toute l’équipe s’est énormément investie pour réussir le pari de tenir le planning. Nous avons démonté absolument tout l’accastillage de façon que la nouvelle peinture puisse être faite. Nous avons, par ailleurs, ajouté des planchers, des éléments électroniques et informatiques avec notamment un PC puis des écrans plus robustes, ainsi qu’un hublot afin de pouvoir rentrer dans le bateau en cas de retournement. Nous avons également rallongé la casquette, installé l’intégralité du système anti-chavirage, des panneaux solaires puis une pile à hydrogène. Enfin, nous avons refait l’ensemble des appendices puis remplacé l’ensemble des pièces du gréement dormant. Tous ces éléments doivent, je l’espère, nous permettre d’être plus efficace », explique Erwan Le Roux pour qui l’un des plus gros défis de la navigation en double est de réussir à gérer le bateau depuis l’intérieur de la casquette. En ce sens, s’il a fallu d’adapter, prendre de nouveau repères et apprendre de nouveaux gestes, le bateau dans sa nouvelle configuration laisse augurer de belles choses !
UN PROJET AXE SUR L’HUMAIN
Allier performance et efficacité n’est pas une chose aisée mais Erwan Le Roux a compris, et depuis bien longtemps, que le management par l’humain donne à chacun une place à part dans un projet. Une place motivante et valorisante, synonyme de bien-être, de confiance et de compétitivité. « Pour moi, il est important de fédérer les gens. Nos projets dans le domaine de la course au large sont évidemment très stimulants mais ils sont aussi exigeants. La préparation de bateaux tels que les nôtres imposent de la rigueur et de la précision. Rien ne doit être laissé au hasard », explique le navigateur, attaché à partager sa passion et son expérience avec le plus grand nombre. « Quand on a la chance de faire des métiers comme les nôtres et de naviguer dans des endroits magnifiques, on a envie d’en faire profiter les autres, qu’ils soient partenaires, collaborateurs ou observateurs. Et quand on voit leurs sourires et leurs yeux qui brillent lorsque c’est le cas, ça n’a pas de prix. Cela permet de trouver un équilibre. De faire redescendre la pression dans les moments importants », détaille Erwan, également animé par la transmission de l’expérience et des savoir-faire en désacralisant, par exemple, les sciences auprès des lycéens. « La course au large est un sport mécanique. C’est une niche pour la science, la physique et la technologie. Pour beaucoup d’élèves, ces matières ne semblent pas concrètes lorsqu’elles sont étudiées à l’école. L’idée est de montrer aux jeunes de première et de terminale comment elles s’appliquent dans notre domaine en particulier et, pourquoi pas, susciter des vocations ».
UN NOUVEAU PARTENAIRE
Alors que son changement d’identité a été annoncé mi-septembre, Koesio, champion français des services numériques de proximité auprès des TPE-PME, a choisi, dans le même temps, de s’engager au côté d’Erwan Le Roux dans son projet Ocean Fifty sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre 2021. Le navigateur a ainsi désormais pour mission d’incarner la nouvelle désignation de la marque dont la vocation est de fédérer les 2800 collaborateurs et plus de 180 agences locales en France, Belgique et Luxembourg, sous une même bannière et de faire émerger un acteur global de la transformation numérique pour les entreprises. « Le fait de jumeler l’activation de notre nouvelle marque avec du sponsoring a pour but d’augmenter la notoriété de l’entreprise et de mieux faire connaître ses valeurs. Pourquoi la voile ? Parce que c’est à la fois un défi humain, un défi sportif, un défi d’équipage mais aussi un défi environnemental. Pourquoi l’Ocean Fifty ? Parce que c’est un bateau parmi les plus sportifs et les plus technologiques de la course au large, porteur de très belles images. Pourquoi Erwan Le Roux ? Parce que, comme souvent, il s’agit avant tout d’une histoire d’hommes et que, pour nous, il incarne l’humilité, l’engagement, la loyauté, l’honnêteté et la rigueur, des valeurs qui correspondent à notre team. De plus, il a un très grand palmarès et mène aujourd’hui un bateau performant, le dernier-né de la classe. Le cocktail est parfait et surtout, il intervient dans le bon tempo », détaille Pieric Brenier, PDG de Koesio, un groupe qui, en en 30 ans, s’est construit en France en fédérant des entreprises qui ont conservé le sens de la proximité et de l’engagement, autour d’une expertise numérique unique. « Aujourd’hui il est important d’incarner cette expertise, cette singularité au travers d’une identité et d’une marque commune, pour nos clients et pour nos collaborateurs, qui sont l’essence de notre réussite. »