À peine le Trophée des Multicoques – Baie de Saint-Brieuc terminé, Erwan Le Roux et Audrey Ogereau ont rallié Cherbourg-en-Cotentin où ils vont patienter jusqu’au départ de la 50^e édition de la Rolex Fastnet Race, une épreuve créée en 1925 et devenue mythique au fil des décennies qu’ils s’apprêtent à courir pour la première fois en multicoque pour l’un et pour la première fois tout court pour l’autre. Au programme : 695 milles au départ de Cowes et à destination de Cherbourg-en-Cotentin, via le célèbre phare du Fastnet, au sud de l’Irlande. Un véritable sprint au bout duquel les deux co-skipper de l’Ocean Fifty aux couleurs de Koesio comptent bien s’affirmer en double avant la fameuse Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre. 

Les évènements s’enchaînent à un rythme effréné pour Erwan Le Roux et Audrey Ogereau. Alors qu’ils digèrent tout juste le Trophée des Multicoques – Baie de Saint-Brieuc à l’issue duquel ils SEsont emparés d’une deuxième place au côté de Steven Liorzou, Alan Pennaneac’h et Devan Le Bihan à la suite de différents petits pépins techniques, les voilà désormais en stand-by à Cherbourg-en-Cotentin après un convoyage effectué à vitesse grand V hier après-midi depuis Saint-Quay-Portrieux. « Les deux voiles (gennaker et J1) que nous avons déchirées ce week-end sont parties à la voilerie pour être réparées et les anciennes ont été réinstallées à bord. On est déjà fin prêts pour cette nouvelle confrontation dans le cadre de la Rolex Fastnet Race. Si on est un peu revanchards après avoir laissé filer la première place dimanche ? Pas vraiment. On s’est pris les pieds dans le tapis tout seuls. On a simplement hâte de régater pour la première fois en duo tous les deux et de voir ce que ça donne », assure le skipper de Koesio qui, malgré sa longue expérience en Ocean Fifty, se prépare à prendre part à l’épreuve pour la toute première fois en multicoque. « J’ai participé à la course à deux reprises, il y a longtemps, en monocoque, dont une fois avec Gery Trentesaux. Ce qui est sûr, en tous les cas, c’est que c’est toujours magique et qu’on ne se lasse jamais d’aller virer le Fastnet ! », explique le Morbihannais qui l’a enroulé PAS moins de trois fois rien que l’an passé.

Valider le fonctionnement du binôme

Si, pour lui, cette 50^e édition sera donc la première en Ocean Fifty, pour sa co-équipière, c’est une première tout court. « La Fastnet est une course de légende, avec ses tragédies et ses exploits. Le départ, avec 500 bateaux, va forcément être un moment très impressionnant, tout comme la sortie du Solent ! », relate Audrey qui s’attend à une régate pour le moins intense, avec de multiples manœuvres à effectuer. « Finalement, on va se retrouver un peu dans le même contexte que lors de la Dhream Cup l’an dernier où l’on pensait pouvoir naviguer en mode « Route du Rhum » et lors de laquelle on a finalement joué des coudes en mode « Solitaire du Figaro ». On sait qu’on ne va pas dormir ou presque, que l’on va se mettre comme il faut dans le rouge, et que l’on va être à fond du début à la fin ! », détaille Erwan. Si l’exercice sera, de fait, très différent d’une transatlantique, il promet d’être particulièrement intéressant pour éprouver et valider le fonctionnement de leur binôme. « Le but, c’est vraiment de voir et de montrer que notre duo est rôdé et qu’il est performant. On sait que de nombreux tandems de la Transat Jacques Vabre vont se dévoiler à l’occasion. Les avantages que l’on a avec Audrey, ce sont, d’une part, notre expérience sur le bateau et, d’autre part, le fait que l’on soit capables tous les deux, d’être efficace à tous les postes », souligne le double vainqueur de la Route du Rhum qui se verrait bien décrocher un troisième succès cette saison après ses victoires dans le Pro Sailing Tour puis The Arch Sailing Race. Verdict entre lundi soir et mardi matin !