Si les briefings et les rendez-vous média s’intensifient à trois jours du départ de la 12^e Route du Rhum Destination Guadeloupe, Erwan Le Roux, comme l’ensemble des 137 autres marins en lice, commencent à plus que sérieusement se pencher sur la météo du parcours, et en particulier celle des premiers milles qui s’annonce copieuse, et même bien plus que ça. Dimanche, les solitaires devraient, en effet, s’élancer dans des conditions plutôt toniques qui ne vont faire que se renforcer à mesure de leur avancée vers la pointe Bretagne pour devenir franchement velues dans la journée de lundi, la faute au passage d’un front froid générant des rafales supérieures à 50 nœuds sur leur zone de course. « Il faudra sans doute prendre des décisions », explique le skipper de Koesio qui devra, si la situation se confirme, sans doute faire parler son sens marin. A tout le moins, faire le gros dos. « Les fichiers de demain et les suivants nous permettrons d’affiner un peu plus les choses mais c’est sûr qu’en l’état, ce qui nous attend, c’est chaud, très chaud. C’est d’autant plus vrai qu’il n’y aura pas d’échappatoires possibles. Dès le passage de Bréhat, on va composer avec 25 nœuds et ça ne va ensuite faire que se monter. On risque de se retrouver en mer d’Iroise que l’on sait mal pavée, au reaching, au moment le plus violent. On va être dans le dur d’emblée », souligne la Trinitain qui décortique chaque nouveau fichier avec Jean-Yves Bernot et Yann Eliès, les membres de sa cellule météo et performance, pour tenter de trouver la route vers les Antilles la plus rapide, mais aussi et surtout la moins scabreuse.